RAN Tome 54_55 : Les gestion des eaux indésirables dans le monde romain
Sous la direction de Jean-Baptiste Lebret et Sandrine Augusta-Boularot
Dossier
Les gestion des eaux indésirables dans le monde romain
Sommaire TOME 54-55 — 2021-2022
Sous la direction de Jean-Baptiste Lebret et Sandrine Augusta-Boularot
Sommaire TOME 54-55 — 2021-2022
Résumé
Contrairement aux réseaux d’alimentation romains, dont les structures tant monumentales que modestes ont fait l’objet de nombreux travaux, les réseaux d’évacuation sont souvent délaissés. Et lorsqu’elle est faite, leur étude se cantonne en général à une description succincte de certaines installations. De nombreuses questions demeuraient ainsi sans réponse : existe-t-il différents statuts entre les égouts, sont-ils présents dans la totalité des agglomérations romaines, comment s’organisent-ils, sont-ils efficaces, quelles formes peuvent-ils adopter, et quels liens entretiennent-ils avec le reste des aménagements urbains romains ? La présente étude s’est donnée pour ambition de répondre à la majorité de ces interrogations. Pour cela, l’analyse minutieuse du réseau d’évacuation d’une trentaine de quartiers antiques répartis dans six agglomérations de Gaule Narbonnaise (Fréjus, Glanum, Narbonne, Nîmes, Orange, Saint-Romain-en-Gal) a été réalisée. Les techniques utilisées dans la mise en place du réseau d’évacuation ont ainsi pu être étudiées et leur efficacité mesurée. Pour comprendre ce qui régissait l’installation, l’entretien et l’utilisation des structures évacuatrices, il a été nécessaire de confronter aux données archéologiques recueillies les sources historiques qui abordent, d’une manière ou d’une autre, ces installations méconnues.
Abstract
While the Roman water supply network’s gigantic and modest structures have often been the focus of many studies, the sewer drainage system is often overlooked. Its study is usually limited to a brief description of certain parts of the system. Therefore many questions remained unanswered. What is the legal status governing the sewers? Are they widespread throughout Roman settlements? How are they organized? Are they efficient? How are they structured and how are they linked to other Roman urban infrastructures? This study aims to answer most of these questions. In order to achieve this, a detailed analysis of about thirty ancient neighborhoods in six settlements of Gaul of Narbonne (Fréjus, Glanum, Narbonne, Nîmes, Orange, Saint-Romain-en-Gal) was conducted. As a result, the techniques used in constructing the sewer systems have been studied and the effectiveness of the sewer system as a whole can start to be evaluated. It was necessary to compare the historical sources to the collected archaeological data addressing these rather unknown systems to better understand how the sewer system was run, the maintenance and usage of drainage infrastructures, the contextualization of the sewers in Roman daily life as envisioned by the Romans from their subjective point of view.
Année de publication | 2023 |
---|---|
Auteur | Lucien Rivet, Sylvie Saulnier |
Format | 23x29 |
ISBN | 979-10-92655-20-9 |
ISSN | 0153-9124 |
Nombre de pages | 794 |
Éditeur | Presses universitaires de la Méditerranée – PULM |
Langue | Français |
Type ouvrage | Broché, dos carré collé |
Jean-Baptiste Lebret
Résumé
Contrairement aux réseaux d’alimentation romains, dont les structures tant monumentales que modestes ont fait l’objet de nombreux travaux, les réseaux d’évacuation sont souvent délaissés. Et lorsqu’elle est faite, leur étude se cantonne en général à une description succincte de certaines installations. De nombreuses questions demeuraient ainsi sans réponse : existe-t-il différents statuts entre les égouts, sont-ils présents dans la totalité des agglomérations romaines, comment s’organisent-ils, sont-ils efficaces, quelles formes peuvent-ils adopter, et quels liens entretiennent-ils avec le reste des aménagements urbains romains ? La présente étude s’est donnée pour ambition de répondre à la majorité de ces interrogations. Pour cela, l’analyse minutieuse du réseau d’évacuation d’une trentaine de quartiers antiques répartis dans six agglomérations de Gaule Narbonnaise (Fréjus, Glanum, Narbonne, Nîmes, Orange, Saint-Romain-en-Gal) a été réalisée. Les techniques utilisées dans la mise en place du réseau d’évacuation ont ainsi pu être étudiées et leur efficacité mesurée. Pour comprendre ce qui régissait l’installation, l’entretien et l’utilisation des structures évacuatrices, il a été nécessaire de confronter aux données archéologiques recueillies les sources historiques qui abordent, d’une manière ou d’une autre, ces installations méconnues.
Abstract
While the Roman water supply network’s gigantic and modest structures have often been the focus of many studies, the sewer drainage system is often overlooked. Its study is usually limited to a brief description of certain parts of the system. Therefore many questions remained unanswered. What is the legal status governing the sewers? Are they widespread throughout Roman settlements? How are they organized? Are they efficient? How are they structured and how are they linked to other Roman urban infrastructures? This study aims to answer most of these questions. In order to achieve this, a detailed analysis of about thirty ancient neighborhoods in six settlements of Gaul of Narbonne (Fréjus, Glanum, Narbonne, Nîmes, Orange, Saint-Romain-en-Gal) was conducted. As a result, the techniques used in constructing the sewer systems have been studied and the effectiveness of the sewer system as a whole can start to be evaluated. It was necessary to compare the historical sources to the collected archaeological data addressing these rather unknown systems to better understand how the sewer system was run, the maintenance and usage of drainage infrastructures, the contextualization of the sewers in Roman daily life as envisioned by the Romans from their subjective point of view.
Année de publication | 2023 |
---|---|
Auteur | Jean-Baptiste Lebret |
Format | 22,5 x 28 |
ISBN | 979-10-92655-19-3 |
ISSN | 0153+9124 |
Nombre de pages | 360 |
Éditeur | Presses universitaires de la Méditerranée – PULM |
Langue | Français |
Type ouvrage | Broché, dos carré collé |
Parution : MAM 41
Jean-Michel Beausoleil, Amaury Collet, Laure Gros. Le camp de l'église nord à Flaujac-Poujols (Lot) : une nécropole du milieu de l'Age du Fer en Bas Quercy. 2 vol. Monographies d'archéologie Méditerranéenne, numéro 41, 2024
La nécropole du Camp de l’Église Nord à Flaujac-Poujols (Lot) a été découverte sur le tracé de l’autoroute A20. Ce gisement, intégralement fouillé entre 2000 et 2013, s’impose comme un site de référence pour l’étude de la fin du premier et du début du second âge du Fer dans le sud-ouest de la France. L’exploration archéologique de ce complexe a révélé un ensemble remarquable de 41 monuments à crémations, édifiés entre le deuxième quart du VIe et la fin du Ve s. av. J.-C., qui apporte un nouvel éclairage sur l’évolution des pratiques funéraires et renouvelle considérablement la documentation existante. Pas moins de 773 vases et 387 objets métalliques ainsi que divers documents matériels ont été étudiés dans le cadre de ce travail de recherche qui s’articule en deux parties distinctes.
Le premier volume rassemble les études thématiques : étude typologique du mobilier, études anthropologique et faunique, analyse des contenus organiques des vases, étude de l’architecture et des pratiques funéraires, organisation des dépôts, chronologie et développement du complexe funéraire, analyse spatiale et archéologique des sites des groupes du bas et haut Quercy.
La synthèse de ces données permet de caractériser les sépultures de ces mêmes régions et de préciser l’évolution des groupes culturels associés au cours des VIe et Ve s. av. J.-C. Les bouleversements que connaît le monde funéraire à partir du deuxième tiers du VIe s. av. J.-C. sont le reflet de dynamiques sociales internes et externes induisant de nouvelles pratiques à caractère élitaire, communes à de nombreuses entités culturelles du sud et du sud-ouest de la Gaule. Les nécropoles du bas Quercy renvoient l’image de groupes humains largement ouverts sur le Massif Central ainsi que sur les domaines méditerranéen et navarro-aquitain. L’homogénéité des assemblages et des pratiques funéraires illustrée par la nécropole du Camp de l’Église Nord doit être considérée comme les preuves d’une forte identité culturelle et de l’emprise territoriale de classes sociales dominantes sur le bas Quercy.
C’est dans le cadre d’une compétition accrue que se situeraient les enjeux de ce territoire, peut-être à relier à la forte attractivité et aux potentialités métallogéniques locales (fer et cuivre), marqué au cours du VIe s. av. J.-C. par des influences méridionales (mobilier métallique) bien sensibles. La fin du VIe et le Ve s. av. J.-C. sont caractérisés, tant par l’apparition de nouveaux types d’objets métalliques matérialisant l’existence d’une production régionale autonome, que par une diminution des influences méridionales au profit de contacts avec le domaine continental. Au cours du Ve s. av. J.-C., si les traditions locales (pratiques funéraires et céramiques) subsistent, différentes innovations techniques, avec l’apparition d’objets de types dits « laténiens » (fibules, agrafes de ceinture et armement), témoignent d’évolutions stylistiques qui permettent de nuancer l’origine traditionnellement assignée à ces mêmes marqueurs (Champagne, Ardennes, Rhénanie – culture du Hunsrück-Eifel – et Bohême). Ces mobiliers constituent des témoins privilégiés de la diffusion et de l’adoption précoce des premiers standards de l’armement laténien, en particulier dans les régions méridionales. Le bas Quercy s’intègre dès le début du VIe s. av. J.-C dans un réseau méditerranéen, occupant une position de « relais obligé » dans la diffusion des biens et des idées, au moins jusqu’à la fin du Ve av. J.-C. Le caractère spectaculaire de l’architecture et la grande diversité des pratiques funéraires témoignent de la richesse exceptionnelle du Camp de l’Église Nord. Cette nécropole constitue un bel exemple des processus de syncrétisme ayant conduit à l’émergence de la civilisation celtique du second âge du Fer, à la croisée des mondes aquitain, méditerranéen et continental.
Le volume 2 est consacré quant à lui à l’étude architecturale des monuments et des pratiques funéraires, ainsi que des différents contextes dans lesquels les divers mobiliers ont été découverts.
ISBN : 978-2-912369-40-6 - Prix : 45 euros
Librairie Archéologique, CS 50090 – 1 Rue des artisans, F-21803, QUÉTIGNY Cedex Tel : 03.80.48.98.60 — e-mail :
Internet : http://www.librairie-archeologique.com
L’étude qui fait l’objet de ce volume est consacrée à un ensemble lapidaire au nom du Pharaon romain Hadrien. Il est composé de quelques blocs découverts en 2011-2013, associés à ceux rapportés d’Ermant en 1842 par le comte Louis de Saint-Ferriol, et exposés au Musée de Grenoble. Pour autant, Hadrien était depuis longtemps attaché au site d’Ermant, grâce aux témoignages de quelques européens qui visitèrent l’Égypte dans les premières décennies du xixe siècle. Quatre récits de voyageurs érudits (Hector Horeau, Nestor L’Hôte, Louis de Saint-Ferriol et Jean-Jacques Ampère) et le témoignage d’un égyptologue (Karl Richard Lepsius) livrent de précieux renseignements sur les vestiges du temple mis au jour par l’exploitation d’une carrière dans les années 1840. Bien que modestes, ces blocs constituent les seuls vestiges de l’activité au nom d’Hadrien dans le temple de Montou-Rê. Ils appartenaient à un défilé de soubassement associé à une colonnade. Leur édition soulève davantage de questions qu’elle ne livre de réponses assurées, qu’il s’agisse de leur agencement ou de leur emplacement d’origine.
This volume deals with a set of stones bearing the name of the Roman pharaoh Hadrian. It consists of some blocks discovered in 2011-2013, related to those brought from Armant in 1842 by Count Louis de Saint-Ferriol and exhibited in the Grenoble Museum. Hadrian, however, had long been associated with the site of Armant, thanks to the testimonies of some Europeans who visited Egypt in the first decades of the 19th century. Four reports by learned travelers (Hector Horeau, Nestor L'Hôte, Louis de Saint-Ferriol, and Jean-Jacques Ampère) and the testimony of an Egyptologist (Karl Richard Lepsius) provide valuable information about the temple remains uncovered in a quarry in the 1840s. These blocks, although modest, are the only remains of Hadrian’s activities in the temple of Montu-Re. They were part of a “procession de soubassement” associated with a colonnade. Their publication raises more questions than it answers, whether a question of their arrangement or their origin.
يتناول هذا المُجلَّد مجموعةً من الأحجار تحمل خراطيش باسم الإمبراطور الروماني هادريان، وتتكون من بعض الكتل المكتشفة بأرمنت في الفترة من ٢٠١١م إلى ٢٠١٣م، والمرتبطة بتلك التي جلبها الكونت Louis de Saint-Ferriol من أرمنت عام ١٨٤٢م وعُرِضَت في متحف جرونوبل. حيث ارتبط هادريان منذ فترة طويلة بموقع أرمنت، وذلك بفضل شهادات بعض الأوروبيين الذين زاروا مصر في العقود الأولى من القرن التّاسع عشر الميلاديّ. توفر أربعة تقارير للرحّالة العلماء (Hector Horeau, Nestor L’Hôte, Louis de Saint-Ferriol وJean-Jacques Ampère) وشهادة عالم المصريّات (Karl Richard Lepsius) معلومات قيّمة عن بقايا المعبد المُكتشفة في محجر في أربعينيّات القرن التاسع عشر الميلاديّ. هذه الكتل، على الرّغم من بساطتها، هي البقايا الوحيدة من أعمال الإمبراطور هادريان في معبد مونتو-رع. لقد كانت تمثل جزءًا من الموكب على قواعد صف من الأعمدة. إن نشرها يثير المزيد من الأسئلة أكثر مِمَّا يقدم الإجابات المؤكدة، سواء فيما يتعلق بترتيبها أو موقعها الأصلي.
Christophe THIERS, ERMANT III - Les vestiges au nom d'Hadrien, Mémoires de l'Ifao 154, Le Caire : IFAO, 2024. ISBN 978-2-7247-1051-9
https://www.ifao.egnet.net/publications/catalogue/9782724710427/
Ouvrage publié avec le soutien du LabEx Archimede, dans le cadre du programme "Investir l'Avenir" ANR-11-LABX-032-01
Le supplément 52 de la Revue Archéologique de Narbonnaise vient de sortir :
Cet ouvrage est consacré aux résultats d’une opération d’archéo logie préventive réalisée en 2004 et 2005 sur la commune de Saint André de Sangonis (département de l’Hérault). Située sur le tracé de l’autoroute A750, la fouille a révélé la présence d’une longue occupation qui se développe de manière continue entre l’Antiquité et le haut Moyen Âge. L’opération a notamment permis d’explorer un fragment de paysage agraire structuré à partir d’un carrefour routier et croisé par un petit affluent du fleuve Hérault, le Lagarel.
La transformation des lieux durant l’Antiquité est d’abord celle du paysage. Les maîtres mots sont désormais réseau, parcelle et voirie. Deux chemins se croisent au sud ouest de la fouille, à proximité desquels vont s’articuler
puis se défaire des linéaments parcellaires dont les tracés semblent dictés non pas par des inclinaisons cadastrales préétablies, mais par des contraintes hydrographiques spécifiques à la zone d’implantation.
Dès le Ier s. av. n.er s. av. n.er è., à une époque où la structuration du secteur n’a pas trouvé son point d’aboutissement, une exploitation agricole est implantée sur la rive droite du cours d’eau. Sa structure et sa morphologie nous échappent mais de nombreux éléments céramiques sont là pour témoigner de la première phase de fréquentation des lieux. En grande partie disparu, le bâti comprend un quartier agricole équipé de trois pressoirs, dont les gabarits détonnent au regard des dimensions de l’établissement qui les héberge. Plus au sud, en bordure du chemin est ouest, la fouille a permis d’appréhender un ensemble important de sépultures. Deux
incinérations ont été mises au jour. Datées du Ier s. av. n.er s. av. n.er è., elles signent une première étape funéraire dont l’extension originelle nous échappe en raison des vraisemblables destructions occasionnées par les occupations plus tardives du site. À partir du IIIe s. et jusqu’au VIIIe s., des tombes vont être groupées à la lisière nord de l’axe de circulation. Les nouveaux dépôts consistent dans des inhumations dont la fouille exhaustive ouvre sur des données qui intéressent tout autant l’étude des rites funéraires que la reconnaissance des modes de gestion d’une nécropole rurale sur la longue durée. L’image qui se dégage de l’ensemble est dynamique. Elle décrit l’assemblage progressif de groupes de tombes dont la distribution est dictée par le tracé du chemin. Rien d’autre, pour le groupe concerné, que le souci de témoigner de sa continuité par l’usage, mais surtout l’entretien (très rarement observé en milieu rural) de ce que l’on nommerait, avec notre vocabulaire contemporain, un cimetière patrimonial chargé de significations transmises d’une génération à l’autre.
Le principal apport des données de l’opération réside ainsi dans l’éclairage fourni sur les modalités d’implantation et de développement d’un quartier funéraire associé à un semi d’établissements (dont une possible agglomération secondaire) occupés sur des échelles de temps différentes. Un autre aspect des résultats intéresse l’évolution des pratiques funéraires et l’étude d’une population du point de vue de l’anthropologie biologique.
Voir l'introduction et le sommaire
Cet ouvrage est le fruit d’un travail collectif réalisé sous la direction de Jérôme Hernandez et d’Olivier Ginouvez, tous deux membres de l’Inrap et rattachés à l’équipe Archéologie des Sociétés Méditerranéennes (UMR 5140, CNRS, Université Paul Valéry de Montpellier, MCC).
La rédaction a été assurée par Michel Amandry, Stéphane Barbey, Valérie Bel, Richard Donat, Danielle Foy, Olivier Ginouvez, Jérôme Hernandez, Cécile Jung, Yves Manniez, Hervé Pomarèdes, Guilhem Sanchez et Amélie Vallée.
Ce travail a bénéficié du soutien de l’Institut National des Recherches Archéologiques Préventives, du Ministère de la Culture, du Centre National de la Recherche Scientifique, du LabEx ARCHIMEDE au titre du programme
« Investissement d’avenir » ANR-11-LABX-0032- 01 et enfin de la Revue Archéologique de Narbonnaise.
LA NÉCROPOLE DU LAGAREL
(Saint-André-de-Sangonis, Hérault)
ISSN 0153-9124
ISBN 979-10-92655-16-2
Prix : 45 €
Revue géographique des pays méditerranéens, numéro 133, 2021.
Edité par : Benoît Devillers, Pau Olmos Benlloch and Père Castanyer
Ce numéro spécial de la revue Méditerranée est une contribution au LABEX ARCHIMEDE ANR-11-LABX-0032-01 « Archéologie et Histoire de la Méditerranée et de l’Égypte Ancienne »
Lire l'article e ligne : https://doi.org/10.4000/mediterranee.12827
Le tome 53 de la revue vient de sortir. Vous trouverez ici le sommaire.
Bonne lecture !
Oriane Bourgeon
Dès la fin du Ier s. ap. J.-C., la population de Rome avoisine le million d’habitants. À cette époque, Auguste planifie la conquête des contrées septentrionales. L’approvisionnement du peuple de l’Vrbs et des armées est une préoccupation de premier ordre. Le ravitaillement en huile d’olive, produit indispensable au quotidien romain, devient alors un enjeu de taille. Pour répondre à cette demande exponentielle, la Bétique devient le principal centre de production d’huile de l’Empire, alimentant tout l’Occident romain durant plus de trois siècles.
Si ce phénomène économique majeur est relativement bien appréhendé en ce qui concerne la commercialisation et la consommation de l’huile de Bétique, la question des conditions de sa production et de celle des amphores associées a longtemps été délaissée. Or, les caractéristiques d’un courant commercial ne peuvent être établies sans comprendre celles de la production qu’il présuppose.
Cette étude est ainsi consacrée aux centres de production d’amphores de la vallée du Genil, territoire exceptionnel correspondant à la plus importante concentration d’ateliers de potiers du monde romain. Cette microrégion livre par conséquent des quantités de données archéologiques et épigraphiques hors du commun.
Le classement et l’analyse systématique de nombreuses données acquises sur le terrain ont permis de renouveler de manière considérable les connaissances disponibles jusqu’alors et d’offrir une nouvelle lecture de ce secteur de l’économie antique. Ces données inédites sont venues nourrir un certain nombre de réflexions relatives à l’artisanat potier, à l’histoire des techniques et à l’organisation du travail au sein de la fabrique.
Les centaines de timbres collectés permettent de lever le voile sur tout un pan de la population rurale, généralement tenu en marge de la grande épigraphie et des textes antiques. L’analyse de ce catalogue épigraphique de référence dresse un tableau général des acteurs de la production, de leur rôle au sein de la fabrique, de leur statut et de leur rang social, ainsi que des stratégies économiques mises en place.
Cette approche multiscalaire, partant de l’analyse de chaque atelier jusqu’à la mise en corrélation des résultats obtenus à l’échelle de la vallée, permet de mettre en regard l’histoire sociale avec l’histoire des techniques, et ainsi de retracer tout un pan de l’histoire socio-économique de la Bétique romaine.
"La production d'amphores à huile dans la vallée du Genil. Contribution à l'Histoire socio-économique de la Bétique romaine", publié aux éditions Instrumenta (n°78) de l'Université de Barcelone (fascicule 27 de L'Union Académique Internationale, Timbres Amphoriques), 2021.
Ouvrage disponible :
auprès de distributeurs espagnols et sera prochainement en vente en France. La page web de la maison d’édition est la suivante : http://www.edicions.ub.edu/ficha.aspx?cod=13991
Et d’autres sites où l’ouvrage est également disponible :
https://www.casadellibro.com/libros/historia/arqueologia/arqueologia-historica-de-espana/115001002/idioma-frances-11
https://www.librerialamistral.es/es/libro/la-production-damphores-a-huile-dans-la-vallee-du-g_T760360039
https://www.todostuslibros.com/autor/bourgeon-oriane
https://www.marcialpons.es/libros/la-production-damphores-a-huile-dans-la-vallee-du-genil-ier-ve-s-ap-j-c/9788491687443/
Le présent ouvrage livre la documentation hiéroglyphique du secteur de Bab el-Maganîn, dans la ville moderne d’Ermant, au sud de Louqsor. À près de 300 mètres du temple principal consacré au dieu Montou-Rê, une porte d’enceinte bâtie sous le règne d’Antonin le Pieux (138-161 apr. J.-C.) témoigne d’un domaine cultuel secondaire, enfoui sous les habitations. Alentour, gisent des dizaines de blocs épigraphiés. Ces ensembles lapidaires ont été partiellement publiés en 1940 par Robert Mond et Oliver Humphrys Myers, puis par Adel Farid en 1979. Sous les auspices de l’Ifao, la reprise des travaux sur le site d’Ermant a permis progressivement de réunir la totalité de cette documentation éparse, que les archives de l’Egypt Exploration Society à Londres ont significativement enrichie. Parmi cette matière épigraphique hétérogène, il est possible de proposer un assemblage partiel d’une porte monumentale aux noms de Ptolémée VI Philométor, Ptolémée VIII Évergète II et Ptolémée IX Philométor II. Malgré leur caractère fragmentaire, ces inscriptions livrent des informations importantes sur les cultes du dieu Montou-Rê et de ses parèdres dans la région thébaine à l’époque gréco-romaine.
This book presents the hieroglyphic documentation of the site of Bab el-Maganîn, located in the town of Armant, south of Luxor. An enclosure gate built by Antoninus Pius (138–161 AD) bears witness to a secondary cultic domain, buried under the modern houses nearly 300 meters from the main temple dedicated to the god Montou-Re. Around it lie dozens of inscribed blocks. These sets of stones were partially published in 1940 by Robert Mond and Oliver Humphrys Myers, then by Adel Farid in 1979.
The work resumed at Armant under the auspices of the IFAO has gradually allowed to bring together all of this scattered documentation, which the archives of the Egypt Exploration Society in London have significantly enriched. Amongst this heterogeneous epigraphic material, it is possible to virtually reconstruct part of a monumental gate bearing the names of Ptolemy VI Philometor, Ptolemy VIII Euergetes II and Ptolemy IX Philometor II. Despite their fragmentary nature, these inscriptions provide important information about the cults of the god Montu-Re and his relatives in the Theban area during the Graeco-Roman period.
Chr. Thiers, Ermant II. Bab el-Maganîn (Ermant II, nos 1-33), MIFAO 147, Le Caire, 2022, ISBN 9782724708516
En savoir plus, revue de sommaire, préface...
Le site d’Entremont, immédiatement au nord de la fondation romaine d’Aquae Sextiae Salluviorum, est un oppidum fouillé depuis 1946 et classé comme Monument Historique en 1980. Bien qu’il soit mondialement connu par les découvertes de sculptures rattachées à des cultes héroïques depuis 1817, les résultats des recherches de terrain poursuivies jusqu’en 2011 n’avaient jusqu’alors fait l’objet que d’approches générales ou de publications partielles. En regroupant l’ensemble des données recueillies, cet ouvrage relate les acquis, mais aussi les interrogations liées à l’occupation de ce plateau dès la fin du premier âge du Fer, mais pour l’essentiel au IIe s. av. n. è.
La mise en perspective de l’intégralité de la documentation, des premières fouilles assez rapides aux recherches plus récentes mieux documentées, permet désormais de percevoir plus précisément les étapes chronologiques de l’occupation du site et de leurs spécificités. Quatre grandes périodes sont individualisées et caractérisées. Sur une implantation initiale à connotation fortement cultuelle et votive (entre le V e s. et le début du IIe s. av. n. è.), le plateau devient vers 180 le lieu d’une première agglomération, de superficie réduite mais planifiée et fortifiée, pour une communauté agropastorale. Son destin sera de courte durée, car l’instabilité politique de cet arrière-pays de Marseille grecque et les conflits qui en découlent, la condamne, vers 160 ou peu après, à être totalement enclavée dans une seconde, plus vaste, et mieux protégée.
Les analyses de la documentation architecturale des deux habitats successifs nous fournissent un éclairage exceptionnel sur l’évolution rapide au cours du IIe s. des communautés indigènes régionales, leurs attentes et leurs savoir-faire, comme sur la diversité de leurs aspirations politiques, économiques et culturelles. Après le milieu du siècle, l’oppidum d’Entremont nous révèle une société bien moins égalitaire qu’auparavant, avec un clivage perceptible des classes sociales qui ira en s’amplifiant. Au puissant développement architectural du troisième quart du siècle, l’émergence de circuits économiques structurés avec la Méditerranée par une part de ses élites, répond l’affirmation ostentatoire de valeurs guerrières traditionnelles, apparemment toujours dominantes. Les tensions intercommunautaires qui en découlent, éclairées par les textes anciens, celles aussi développées avec Marseille, puis avec Rome, se concluront par les interventions militaires de cette dernière, d’abord en 124-123, puis après un renouveau de l’habitat, de manière encore plus radicale vers 100/90 av. n. . Le site est alors arasé et déserté.
Aux données commentées et illustrées de l’architecture et de son environnement stratifié sont associées celles sur le monnayage du site et les vestiges anthropiques recueillis.
Un volume de 800 pages, 976 figures et 11 tableaux.
Une vingtaine d’auteurs ont contribué la rédaction de cet ouvrage, dirigé par Patrice Arcelin. Ce dernier est directeur de
recherche au CNRS (honoraire), spécialiste de la protohistoire méditerranéenne, auteur d’articles et d’ouvrages sur les relations
entre Grecs et indigènes. Il a dirigé de nombreuses fouilles, notamment sur le site d’Entremont.
Patrice Arcelin (dir.). ENTREMONT, une agglomération de Provence au IIe s. avant notre ère (Aix-en-Provence, Bouches-du-Rhône) - Montpellier : Editions de l’Association de la Revue Archéologique de Narbonnaise, 2021. 800 p. ISSN 0153-9124. ISBN 979-10-92655-15-5.
Prix : 50 euros
Sous la direction de Sandrine Agusta-Boularot, Cyril Courrier -
Depuis la publication par Otto Hirschfeld, en 1888, du tome XII du Corpus Inscriptionum Latinarum (CIL) et du supplément qu’Émile Espérandieu lui ajouta en 1929, les découvertes épigraphiques se sont multipliées sur le sol de la province romaine de Narbonnaise. Des prospections ont permis de retrouver des inscriptions que l’on croyait perdues du temps d’O. Hirschfeld. De nouvelles lectures ont amélioré certaines leçons du CIL.
Dirigée à l’origine par Jacques Gascou, puis par Sandrine Agusta-Boularot depuis 2008, la collection des Inscriptions latines de Narbonnaise (ILN) s’est donné pour objectif de publier, cité par cité, toutes les inscriptions latines connues à ce jour (à l’exception des inscriptions chrétiennes et des textes de l’instrumentum), en les accompagnant systématiquement de photographies ou de dessins et en leur adjoignant un substantiel commentaire onomastique et historique.
Ce volume, le premier consacré à la capitale de la province, Narbonne (ILN, tome IX.1), comprend 282 inscriptions provenant essentiellement de la ville elle-même, auxquelles s’ajoutent quelques textes majeurs découverts sur le territoire. S’il contient des inscriptions de première importance comme la « loi du flamine » ou la dédicace de « l’autel au Numen d’Auguste », ce corpus éclaire aussi le quotidien de ce qui fut la plus ancienne colonie de droit romain des Gaules : dédicaces aux divinités romaines, hommages aux empereurs ou à des notables locaux, épitaphes riches d’informations sur le commerce et l’artisanat antiques, sur les rapports familiaux et sociaux, etc.
Le corpus des notices est précédé d’une série de synthèses où sont présentés sur nouveaux frais l’histoire de la colonie, les institutions municipales, les dieux du culte public, les limites du territoire, la topographie et l’urbanisme de la ville, la société, les nécropoles, la typologie des épitaphes et leur rôle au sein des enclos funéraires, l’histoire des collections jusqu’à la création du musée Narbo Via et, pour la première fois, la tradition antiquaire.
Des cartes, des tableaux, une bibliographie fournie, des indices très détaillés et des tables de concordance complètent ce recueil.
Cette quatrième édition des Documents de Théologies Thébaines Tardives prolonge les études sur les pratiques cultuelles mises en œuvre dans la région thébaine au premier millénaire avant notre ère, et plus spécifiquement à l’époque ptolémaïque et romaine.
Les huit contributions questionnent des documents et des thématiques liés aux cultes taurins (Boukhis d’Ermant, taureau de Médamoud), aux rôles de Khonsou et d’Osiris dans les rituels de la Butte de Djémê, à la participation des figures de Shemayt et Matyt à la fête de Min et au rôle des prêtres-astronomes dans la gestion des offrandes du dieu Amon-Rê à Karnak ; les fonctions des divinités primordiales thébaines (Ogdoade) sont étudiées à l’aune des spécificités théologiques des temples d’Edfou et Dendara, dans lesquels elles ont été adoptées.
Mots-clés : Khonsou(-Chou), Aménopé, Amon-Rê, Kematef, Ogdoade, Osiris, Boukhis, taureau sacré, fête de Min, Deir Chélouit, Dendara, Djémê, Edfou, Ermant, Karnak, Médamoud, Médinet Habou, Opet, Tôd, prêtre-astronome.
Prix de vente : 25 euros (http://www.enim-egyptologie.fr/index.php?page=cahiers)